Le Conseil d’État vaudois vient d’annoncer des mesures d’austérité. Sous prétexte de déficit budgétaire, il entend couper un montant de 94 millions pour cette année, et 300 à 400 millions de francs d’économie au budget 2026, soit près d’un demi-milliard. Ces économies toucheront durement les services publics, les subventions, les infrastructures, et surtout le personnel parapublic et public.
Mais cette situation n’est pas une fatalité. Elle est le résultat d’une politique fiscale injuste et irresponsable.
Depuis 2012, le Canton a déjà accordé 740 millions de francs de baisses d’impôts pour les personnes physiques, principalement au bénéfice des plus riches. A cela il faut ajouter les baisses des impôts des personnes morales, résultant de l’accord gouvernemental pour la RIE3, et la baisse d’impôt de 3,5% de 2024 (que le gouvernement et le parlement ont déjà décidé de faire monter à 5% pour 2025 puis 7% en 2026. Rappelons que si le gouvernement doit mettre en place ces mesures d’austérité c’est qu’il dépasse de 94 millions la limite du petit équilibre, alors que rien que la baisse d’impôt de 3,5% pour 2024 a couté 105 millions de recettes fiscales à l’État. Donc sans cette baisse d’impôt, il n’y aurait pas de mesures d’austérité.
Ce calcul semble clair et simple, pourtant les milieux patronaux et la majorité de droite veulent encore amputer de 540 millions supplémentaires les recettes publiques via l’initiative pour une baisse de 12 % de l’impôt sur le revenu et la fortune. Un projet socialement absurde et financièrement suicidaire.
Le signal est clair : plutôt que de revenir sur les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches, le gouvernement préfère faire payer la facture à la majorité de la population.
Une austérité socialement injuste et économiquement absurde
Les économies se concentrent sur les domaines qui constituent le cœur du service public : santé, formation, entretien des infrastructures, prestations sociales, culture. Dans un canton où les urgences débordent, où les enseignant·es manquent, où les besoins explosent, réduire les moyens n’est pas une gestion responsable — c’est un choix politique irresponsable.
Le personnel du secteur parapublic, déjà épuisé par des conditions de travail tendues, se voit privé des hausses de salaires promises, pourtant chèrement obtenues par la mobilisation. En effet le Conseil d’État a gelé plusieurs mesures salariales adoptées en 2024 pour les années 2025 à 2027. Il reporte les économies sur le dos de celles et ceux qui tiennent debout notre canton.
Ce choix, c’est celui d’un démantèlement progressif de notre modèle social, au profit de logiques de privatisation et de précarisation. Leur mots et intentions sont claires, « dégraisser le mammouth « , « réduire les coûts structurels » – comprendre : licencier, geler les salaires, couper dans les prestations.
Ensemble, faisons reculer l’austérité
Nous, les syndicats FSF, SSP, SUD unis dans cette mobilisation, refusons de laisser passer ces attaques sans réagir.
Nous exigeons :
- L’abandon des mesures d’austérité annoncées ;
- Le maintien des engagements pris en matière salariale ;
- La défense de l’indexation, des annuités et des conditions de travail dans l’ensemble de la fonction publique ;
- Une réforme fiscale juste et équitable, qui mette à contribution les personnes qui en ont les moyens au lieu de sacrifier les services à toute la population.
Les impôts ne sont pas une punition, ce sont les fondations de la solidarité et de l’égalité. Ce sont eux qui financent les crèches, les soins, l’école, la culture, l’environnement, les transports, la justice. C’est la meilleure façon de redistribuer les richesses.
Un État qui coupe dans ses missions fondamentales, c’est un État qui trahit sa population. Un État qui protège les privilèges fiscaux d’une minorité, c’est un État qui abdique sa responsabilité démocratique.
Nous appelons toutes et tous – salarié·es, retraité·es, étudiant·es, usagèr·es des services publics – à refuser cette politique de démolition sociale et à venir manifester avec nous.
Manifestation unitaire contre l’austérité
2 octobre 2025 à 18h, parc de Montbenon