Indexation minimale des salaires par le Conseil d’État : les syndicats exigent un
véritable rattrapage salarial pour répondre au coût de la vie


Les syndicats représentant les secteurs public et parapublic (FSF, SUD, SSP)
prennent acte de l’intention du Conseil d’État d’indexer les salaires en fonction de
l’indice des prix à la consommation (IPC) d’octobre, à hauteur de 0.6 %.
Pourtant le montant mis au projet de budget 2025 pour l’indexation des salaires représente
28 millions pour l’indexation des salaires du personnel de l’État et 49 millions pour
l’indexation des salaires du CHUV et des secteurs subventionnés (santé et social).
L’IPC de fin octobre s’élevant à 0,6%, l’entier des montants mis au budget par le
Conseil d’État ne serait, dans ce cas, pas utilisé. Nous rappelons que l’octroi de l’IPC
a fait l’objet d’une lutte longue et déterminée de milliers de salarié×e×s du canton au
printemps 2023, ce qui a permis d’obtenir l’indexation 2024, une indexation que nous
sommes fermement déterminé×e×s, à obtenir pour 2025.
Les syndicats demandent l’ouverture immédiate de négociations pour un rattrapage
salarial
Face à cette indexation, qui ne représente que le strict minimum légal, les syndicats
demandent officiellement au Conseil d’État d’ouvrir des négociations pour garantir un
rattrapage salarial à la hauteur des besoins réels des salarié·e·s. Car un ajustement de 0.6 %
est bien loin de compenser l’ensemble des hausses réelles que connaissent les ménages dans
un contexte inflationniste sans précédent ces dernières années. Pour éviter que les salaires
réels continuent de reculer, un rattrapage est nécessaire afin de restaurer un équilibre face à
l’augmentation rapide du coût de la vie. Dès lors, l’utilisation de l’entier de la somme mise au
budget – 1% de la masse salariale – bien qu’insuffisante, serait un premier pas. Cette
compensation s’impose non seulement pour maintenir les salaires réels, mais également pour
protéger les conditions de vie et de travail dans le secteur public et parapublic, garant de
services essentiels pour la population.
Nous appelons donc le Conseil d’État à initier des discussions avec nos organisations dans
les plus brefs délais, pour aboutir à des mesures concrètes et applicables rapidement. Celles-
ci devront impérativement intégrer l’impact complet de la hausse du coût de la vie sur les
ménages. Il s’agit d’initier dès le 1er janvier 2025 un rattrapage salarial par rapport aux pertes
de salaires réels subies par les employés×e×s des services public et parapublic du canton ces
cinq dernières années.
Nous rappelons que l’IPC demeure bien en deçà des réalités économiques subies au quotidien
par les salarié·e·s, surtout dans un contexte de hausse accélérée des coûts de la vie. En effet,
l’Office de la statistique du canton de Vaud a évalué ce printemps que les salaires réels du
secteur public vaudois ont baissé de 4,3% entre 2020 et 2022 alors qu’ils sont restés stables
dans le secteur privé (Numerus 04-2024, Statistique Vaud). Ils ont continué de reculer depuis
cette date puisque l’octroi de l’IPC n’a pas été entier pour 2023. En clair, le recul des salaires
réels est marqué depuis plus de cinq ans.


Un indice des prix à la consommation déconnecté du quotidien des ménages
Bien que l’IPC demeure la référence officielle pour les révisions salariales, son calcul, reposant
sur une moyenne de divers postes de dépenses, est loin de refléter fidèlement les coûts
supportés par les ménages suisses. Cet indice ignore des postes de dépenses cruciaux pour
de nombreux ménages, comme l’augmentation constante des loyers, les primes d’assurance
maladie, les coûts énergétiques et les produits alimentaires. Ces charges sont pourtant
essentielles et connaissent actuellement une inflation bien plus marquée que l’IPC ne le laisse
paraître.
Face à ces hausses répétées des dépenses incontournables, une indexation calculée sur une
base aussi limitée qu’est l’IPC, qui n’intègre pas les dépenses les plus pressantes, laisse les
salarié·e·s toujours plus fragilisé·e·s économiquement. Nos organisations dénoncent une
méthode d’indexation qui, loin de compenser réellement la dégradation du pouvoir d’achat,
contribue au contraire à accentuer le sentiment d’insécurité économique des employé·e·s du
secteur public, avec des conséquences inévitables sur la qualité des prestations fournies à la
population.